Aujourd'hui, je vous propose un exercice à la fois intuitif, sensoriel et libérateur, qui unit matière, couleur et écriture symbolique. Il mêle deux dimensions essentielles de l’art-thérapie : l’expression spontanée (le geste pictural) et le dépôt émotionnel (l’écriture automatique). C’est un véritable travail d’alchimie intérieure : on dépose, on mélange, on transforme, on libère.
Nous allons explorer la transformation intérieure à travers un travail d’expression intuitive et de lâcher-prise combinant peinture et écriture automatique.
Matériel
- Papiers blancs à écritures noirs ou motifs noirs et noirs à écritures blanches à découper et coller
- Colle
- Peinture acrylique (quelques teintes au choix)
- Carte rigide (type carte de fidélité ou de crédit)
- Feutre blanc (ou stylo gel clair)
- Chiffons ou sopalin
1. Coller le noir et le blanc : jouer avec les contraires
Le collage de papiers noirs et blancs crée une base contrastée :
le noir symbolise l’inconscient, la profondeur, le caché ;
le blanc, la clarté, la conscience, l’espace libre.
En les mariant, on explore la cohabitation des opposés — lumière et ombre, raison et émotion, contrôle et lâcher-prise.
Ce fond symbolique prépare la rencontre entre le visible et l’invisible, le conscient et l’inconscient, le rationnel et l’instinctif.
2. La peinture à la carte : mouvement, lâcher-prise et fluidité
Appliquer l’acrylique avec une carte (et non un pinceau) crée un rapport direct, physique, instinctif avec la matière.
Le geste est large, fluide, imprévisible.
La carte racle, mélange, étire les couleurs, révélant des transparences, des strates, des textures.
Ce geste favorise la liberté expressive, la déconnexion du mental et l’entrée dans le flow :
on ne contrôle pas le résultat, on dialogue avec la matière.
C’est une peinture de sensations, non de représentation.
La superposition de couleurs sur le noir et le blanc crée une image de transformation intérieure : la couleur devient médiatrice entre les contraires.
3. La pleine conscience : être avec le geste
Travailler lentement, respirer, observer comment la couleur s’étire, comment la main bouge, c’est un acte de présence pure.
Ce n’est pas un tableau qu’on cherche à faire, mais une expérience de soi dans l’instant.
Cette attention bienveillante à la matière ramène au corps, au souffle, à la présence.
Chaque raclement de carte devient un mouvement méditatif.
4. L’écriture automatique illisible : déposer ce qui pèse
La phase d’écriture vient comme une couche finale de libération.
Écrire de façon automatique, sans se censurer, sans se relire, c’est laisser parler l’inconscient.
Ici, le fait que l’écriture soit illisible est essentiel :
cela garantit la sécurité intérieure — ce qui s’exprime n’a pas à être compris, ni jugé.
L’écriture devient un acte de dépose émotionnelle, une façon de dire “je sors ce qui est en moi, sans le retenir”.
C’est le geste du dépôt plutôt que celui du discours.
5. Symbolique globale
- Le noir et blanc : dualité, équilibre, tension entre les pôles.
- La carte : outil de mouvement et de transformation.
- La couleur : énergie vitale, émotion, vie.
- L’écriture automatique : langage de l’inconscient, voie de décharge et de réparation.
Ce processus réunit le chaos et la structure, le geste et la trace, le mental et le corps.
Il symbolise la possibilité de faire émerger du sens à partir du désordre, d’accueillir sans comprendre.
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